Ressources ou entraves dans la relation

19 novembre 2011

Notre société est de plus en plus traversée par des injonctions à la pensée positive, à la « bien-pensance ». Cette moralisation de la vie sociale deviendrait un ferment indispensable à la cohésion sociale et à l’épanouissement personnel. Dans cette perspective, penser comme les autres c’est penser bien, c’est aussi s’assurer que le mal est Ailleurs et que nous en sommes protégés. Mais est ce aussi simple ?

Colloque 2011

Face à son environnement, parfois agressif et stressant, l’individu se rassure en se solidarisant au groupe sur le mode émotionnel. Les mauvais sentiments y sont peu avouables.

Pourtant peuvent ils être évités ? Ne font ils pas partie inexorablement de l’humain ?
Très tôt les enfants sont confrontés à la jalousie, la haine, la méchanceté...
Les adolescents affrontent la honte, la colère, l’égoïsme, le mensonge, l’agressivité...
Les adultes se démènent comme ils peuvent avec la trahison, l’orgueil, la cupidité, la lâcheté.....la leur ou celles des autres.
Bref, la nature humaine semble pétrie de négatif, que la morale n’a pas toujours réussi à canaliser.
Est-ce les mauvais sentiments en tant que tels qui sont nuisibles, les mauvaises pensées qui entravent le développement des individus, et la mise en place de relations harmonieuses ou les mécanismes de défense face à ces mauvais sentiments qui ruinent.

Si nous voulons permettre la mise en place d’un éthique relationnelle ne faut-il pas changer de paradigme ? Ne plus se battre frontalement contre les côtés sombres, les aspects sordides, impudiques, voire même vulgaires, des individus, mais les reconnaître, les intégrer, les apprivoiser, pour mieux les apaiser, les dépasser.

Les bons sentiments nous rendent ils plus vertueux ? L’amour n’est pas nécessairement l’altruisme, pas plus que la haine n’est systématiquement destruction de l’Autre.
Combien de fois faisons nous le mal en voulant faire le bien !

Ainsi, dans nos différentes pratiques, que faire des mauvais sentiments qui circulent dans la famille et que celle-ci nous renvoie, comment faire pour leur reconnaître leur part d’humanité ?
Quelle limite notre travail peut-il ou doit-il donner à leur manifestation ?
Ce colloque a pour objectif de nous interroger, en nous appuyant sur la clinique individuelle et familiale, sur ce que sont les mauvais sentiments, leurs liens et différences avec les émotions. Dans quelles conditions les mauvais sentiments peuvent devenir ressource relationnelle et/ou levier thérapeutique ?
Psychanalystes, thérapeutes familiaux, éthologues, neurobiologistes, philosophes, sociologues , anthropologues.... viendront apporter leur point de vue, en plénière et en atelier. Des consultations en direct viendront alimenter les confrontations.

NICOLE PRIEUR

PDF Téléchargez le programme du colloque "Les mauvais sentiments"

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